- in: Metanoia, 1993, č. 3, str. 87–95
La valeur des valeurs („Transcendentalisme“)
Je me trouve, ou mieux: je me trouverais dans une situation défavorable si on attendait que ma contribution développera une théorie transcendentaliste des valeurs dans le sens courant (ou un de ses sens courants). Je ne comprends pas ma position comme ça. Je prefère de parler de la „méontologie“ des valeurs à de parler de leur transcendence ou mème de leur trancendentalité. Et je ne veux refléchir du transcendentalisme non plus, mais je veux parler de „la valeur des valeurs“, parce que c´est le thème principal et essentiel de notre colloque. Alors je dois comprendre et expliquer le mot „transcendent“ et ses dérivations dans une façon très libre et particulièrement indépendante de la position kantienne; et je doit vous demander pour l´accepter.
Les philosophes anciens et médiévaux n´ont pas parlé des valeurs comme nous le faisons. Vraiment, l´usage diffusante de ce mot commence dans la domaine économique. Jusqu´au 19e siècle, l´élargissement de sa signification et son application aussi à la domaine éthique, politique etc. était extrèmement rare. Et puis, après une généralisation massive, les valeurs restaient toujours liée aux opérations productives, aux activités des hommes-producteurs, leurs buts et leurs intentions. C´est pourquoi, en Angleterre et en France, on cherchait les fondements des valeurs dans des interprétations anthropologiques (par exemple sociologiques et psychologiques) des activités humaines et de leurs motivations. En Allemagne, surtout sous l´influence de la pensée kantienne, on cherchait plutôt des principes universels ou universalisables. La conséquence du premier courant était nécessairement un rélativisme ou scepticisme, la conséquence de l´autre un formalisme. Une correction ou vraiment l´issue la seul possible pouvait et particulièrement aujourd´hui peut-être observée dans une orientation concentrée aux situations uniques et aux valeurs concrètes, mais sans tomber dans un rélativisme et scepticisme. Le problème n´est pas seulement éthique, mais par exemple aussi gnoséologique. Il y a de mˆèmes difficultés avec la vérité comme avec „le bon“. Mais tandis que le rélativisme éthique pouvait être massivement propagé et vulgarisé, l´acceptation du rélativisme gnoséologique était limité seulement aux certains thèmes des sciences, particulièrement humaines, et naturellement à la sophistique. C´est pourquoi il me semble beaucoup plus favorable de choisir la vérité comme exemple de la valeur que parler des „valeurs“ dans l´éthique et dans la morale. Il y a un problème, sans doute, si nous pouvons concevoir la vérité comme une valeur entre les autres. Plus tard, nous reviendrons à se problème là.
Mais commençons avec une réflexion de la formulation du thème de notre colloque. Qu´est ce qu´on veut dire par poser la question de la valeur des valeurs? On parle d´un changement ou mieux d´un échange des valeurs; on parle, aussi, d´une dévalorisation des valeurs traditionelles ou de toutes les valeurs. Mais: une valeur dévalorisée est elle encore une valeur? Peut être qu´elle est une „valeur“ apparente, une „valeur“ en guillemets, seulement. Mais: peut-on parler d´une valeur des „valeurs“ (en guillemets)? Comme une „valeur“ seulement apparente peut avoir une valeur vraie? N´est-ce nécessaire qu´une „valeur“ apparente n´a aucune valeur, ou, qu´elle a aussi une „valeur“ seulement apparente? Il nous semble qu´il y a une incertitude et une doute exprimées par cette question, mais aussi une confiance qu´il y a une possibilité de discerner les valeurs vraies des valeurs fausses ou seulement apparentes. Contester cette distinction voudrait représenter devenir en contradiction avec toute notre expérience, pas seulement morale. S´il n´y avait aucune valeur vraie, il y aurait incompréhensible pourquoi il y a tant de „valeurs“ fausses s´efforçant d´être semblable aux valeurs vraies et de les imiter sous prétexte qu´elles soient vraies. Nous pourrions accepter que des valeurs fausses sont seulement une illusion, mais nous pouvons poser la question quelle est la valeur (vraie ou fausse) de cettes illusions différentes. Peut être que cette „valeur“, il aussi, est seulement une valeur apparente, mais cela peut fonctionner seulement sous présomption pas réfléchie qu´elle soit vraie.
Oui, où sont les temps dans quelles beaucoup de gens croyait qu´il y ait des valeurs éternellement invariables qui représentent les dernières normes pour chaque évaluation des valeurs rélatives quotidiennes. Tempora mutantur, les temps changent, et nous changeons avec eux. Notre question n´est seulement, comme c´est possible que les moeurs changent et que les valeurs changent (ou q´elles deviennent d´être échangées), mais premièrement, comme c´est possible que les temps changent, et aussi comment ils changent. Saint Augustin, déjà, voyait bien le charactère paradoxal du temps et de son être: le passé n´est plus, l´avenir ne´est pas encore, et la présence actuelle s´écoule immédiatement et devient non-étant. La validité de cette vue n´est pas limité au temps seul, mais à tout changement, aux tous évènements, au tout ce qui se passe, par ce que rien ne se passe que sous une précondition primaire: qu´il y a assez de temps pour aller, pour changer, pour devenir.
D´où vient le temps? Quels sont les sources du temps? Quelles sont ses racines? Presque toute la pensée européenne est contaminée par le préjugé que tout ce qui existe est causé du passé et qu´il peut être dérivé du passé. Mais c´est une idée complètement irrationelle, fondé sur un motif mythique et mythologique. Le soit-dit nexus causal est réelement fondé sur la réactibilité des effets à l´égard des causes. Des choses auxquelles rien ne réagit sont comme si elles n´aient jamais été. (Nous pouvions dire qu´elles sont seulement virtuelles, mais pas réelles). Pour devenir une cause, on a besoin d´un effet qui pourrait réagir à un précédent et par cette réaction le constituer comme sa cause. Le problème surtout important, vraiment décisif, reste ouvert: d´où viennent les choses nouvelles, c´est-à-dire les évènements nouvels? Sans doute, il y a beaucoup des choses, ou bien des éléments composants cettes choses, qui restent comme résidus du passé. Mais elles ne restent pas simplement parce qu´elles sont persistantes d´eux mˆèmes mais parce que leur persistence est faite possible, arrangée et organisée par des réactions des évènements postérieurs aux ceux qui les „précèdent“. Mais on doit transformer toute la perspective, changer le point de vue: qu´est-ce qui est vraiment ce qui précède: un évènement passé où un évènement à l´avenir? Quelle est la direction de devenir dans un évènement? Avant tout, avant son commencement, l´évènement n´est pas encore, il n´a pas encore commencé. Puis, il commense, et alors son commencement est sa première phase qui devient actuelle et passe. C´est précisément le commencement de l´évènement qui devient le premier le passé. Et sa fin vient la dernière comme actuelle, quand presque tout l´évènement est déjà passé. Excusez-moi cettes choses élémentaires, mais je devait les répéter parce qu´elles contrastent à toutes nos expériences accoutumées. Pour formuler notre résultat, nous dirons: tous les évènements viennent de l´avenir, et puisqu´ils acceptent et intègrent beaucoup des éléments des différents évènements passés et passants en réagissant à eux, nous sommes habitués de voir du dehors seulement la surface des choses et les simplifier comme „causalité“.
Et maintenant, rentrons aux valeurs. Mon idée est rélativement simple: nous ne devons pas concevoir des valeurs comme étants, mais comme venants, c´est-à-dire comme n´existants actuellement pas-encore, alors comme non-étants. Elles ne sont pas, elles ne sont pas encore appliquées, pas encore réalisées, mais chaqu´une d´elles vient comme un appel ou un défi à chaqu´un de nous. Nous devons les „percevoir“, c´est-à-dire nous devons être perceptifs, et cette perceptivité doit être cultivée dans chacun depuis son enfance, comme toutes les facultés. Sans doute, il y a des gens qui sont plus perceptifs que des autres; ce n´est pas la majorité qui est ou pouvait être décisive comme dernière instance. Et puis, pour être capable de „percevoir“ ces valeurs/appels, valeurs/invitations, valeurs/défis, on doit être prˆèt, aussi, d´avoir ses yeux et ses oreilles, ou mieux, son ˆame ouverte. Et ce n´est pas du tout sans problème de comprendre les valeurs/appels adressées à nous. Comprendre une valeur/appel, cela signifie déjà l´interpréter, et plus: cela signifie la constituer comme une idée. Nous pouvons nous tromper, nous pouvons mal entendre et mal voir, nous pouvons mal comprendre, aussi. Et ce n´est pas tout: nous pouvons bien entendre et bien voir, nous pouvons bien comprendre mais nous pouvons ne pas savoir que faire, comment réagir. Et si nous réagissons sans aucune compréhension des valeurs, nous déprécions non seulement nos activités, mais aussi la situation, et non seulement notre situation individuelle, mais aussi la situation des autres, de nos prochains. Les valeurs bien ou mal compris par nous et bien ou mal formulées et expliquées par nous représentent des invitations et appels aux autres, concretisés déjà un peu; appels par qui les autres peuvent être inspirés et engagés bien ou mal.
On voit, de ce point de vue, que l´avenir n´est pas vide. Aussi que non-étant, il est „structuré“, il vient en se structurant. Et nous ne sommes pas autonomes, indépendants de l´avenir. Il n´y a pas un seul avenir générale et commun pour tous, seulement, mais il y a aussi des avenirs individuels et personnels. C´est-à-dire, l´avenir venant chez nous se personnalise, il devient notre avenir. L´homme comme chaque créature vivante n´est pas seulement ce qu´il est actuellement, momentanément, mais il a une histoire individuelle, il a son passé personnel et aussi son avenir personnel. Il „est“ beaucoup plus qu´il est dans ce moment, il „est“ aussi ce qu´il n´est plus et ce qu´il n´est pas encore. Chaque étant vrai est un tout, une totalité temporelle intégrée du dedans, mais toujours changeable et toujours changeante, et alors ouvert à l´avenir: à son avenir individuel et au avenir commun, général. Mais l´homme est unique parce qu´il est le seul être vivant qui sait qu´il a un passé et un avenir, et qui sait qu´il le sait. C´est-à-dire, son passé et son avenir n´est partiellement présent seulement outre sa conscience et sa volonté, mais aussi par leur médiation. C´est pourquoi sa présence actuelle est si large et profonde, c´est pourquoi il peut penser au passé qui precédait le commencement de sa vie, comme aussi à l´avenir qui viendra après sa mort. Et non seulement penser: il peut vivre dans cette présence élargie et approfondie par la médiation de sa conscience. C´est un monde nouveau pour lui, le monde pas seulement de sa vie, mais pour sa vie, le monde dans lequel il peut et doit vivre, le seul monde vrai. C´est dans se monde, où l´homme lui-mˆème est beaucoup plus qu´il „est“ actuellement; c´est dans ce monde où il déplace son „centre de gravité“ vers l´avenir et à l´avenir. Et c´est pourquoi il sait qu´il n´est pas vécu depuis toujours et qu´il ne vivra à jamais; il sait de sa mort, il sait qu´il n´est pas immortel. Et il se pose des questions: Quel sens a son existence limitée? Quelle est la valeur de sa vie?
Il connait beaucoup des valeurs rélatives à sa vie et à lui mˆème, mais la rélativité de cettes valeurs dépand aussi de la valeur de lui mˆème et de sa vie. Il ne peut et il ne veut se limiter aux valeurs rélatives, c´est-à-dire aux valeurs constituées et établies par lui mˆème. Toutes ses expériences montrent qu´il ne peut pas créer et établir ses valeurs tout-à-fait arbitrairement, seulement à son choix. Il y a des autres, des prochains, avec ses propres valeurs et avec ses hierarchies différentes de cettes valeurs. On ne connaˆìt pas assez un autre si on ne connait pas ses valeurs et son hiérarchie de ses valeurs, parce que ses valeurs réprésentent une part de son avenir et de sa vie, c´est-à-dire de lui mˆème. Et plus: on doit respecter les autres et leurs avenirs individuels, on doit respecter leur valeurs individuelles qui s´approchent à eux comme invitations et appels adressés à eux tout-à-fait personellement. L´importance actuellement adjugée aux problèmes écologiques nous peut seulement confirmer que les valeurs, par exemple des droits humains, préviennent les hommes à qui elle appartiendront. Aujourd´hui, déjà, nous devons respecter des droits des générations qui ne vivent pas encore. La mˆème chose peut être dite de la vérité. Un penseur tchèque, Emanuel Rádl, l´exprimait: nous ne constituons la vérité, nous sommes nés en elle; ce ne sommes nous qui avons la vérité, mais c´est la vérité qui nous a (dans une traduction précise; nous pouvions dire: qui nous possède, pour qui nous sommes à la disposition).
Mais il y a des autres problèmes très graves, des problèmes théoriques. On peut poser la question de l´état ontologique des valeurs (ou de la vérité). D´un côté, nous ne pouvons concevoire la valeur comme aucun être, comme rien étant, si nous voulons être exacts. Ce n´est pas seulement la différence traditionelle entre ce qui est et ce qui doit être, si on comprends le dernier comme quelque chose subjective. La subjectivité, elle aussi, est conçu comme une chose donnée, comme une réalité, naturellement pas externe, mais interne. Mais chaque notre idée d´une valeur, chaque notre image subjective est déjà une objectivation de la valeur, sa réification. C´est encore tout-à-fait acceptable comme une forme préalable d´une réalisation pratique de cette valeur, mais du cˆoté théorique, comme réflexion fondamentale, c´est totalement erroné. On doit discerner la valeur elle-mˆème de sa compréhension et conception. Et là, on voit un problème énorme. Toute la tradition européenne est fondé sur une conceptualité spéciale commençant avec la philosophie ancienne grecque. D´après cette conceptualité, tout est pensé comme un „object intentionnel“ et par lui, par sa médiation. (Le terme tire son origine de Brentano, l´idée elle-mˆème a été élaborée par Husserl, notamment dans ses Recherches logiques.) Alors, si on veux penser quelque chose, on constitue un modèle dans son esprit et on l´utilise comme un prisme pour être concentré à cette chose. Et si ce n´est aucune „chose“, mais un être vivant, ou bien plus une personne, la forme de la pensée européenne traditionelle les comprend comme objets, et c´est pourquoi nous parlons de l´objectivation ou l´objectification des non-objets. Alors, toute la tradition européenne de pensée pouvait être observée comme objectifiante ou réifiquante. Déjà le terme „réalité“ implique que seulement des „res“, des choses sont „réelles“. En allemand, et aussi en tchèque, on peut exprimer une différence fondamentale entre „Realität“ et „Wirklichkeit“ (en tchèque „realita“ et „skutečnost“). Ces deux termes devaient traduire le mot latin „actualitas“, alors actualité, à l´origine, mais aujourd´hui on les utilise dans un sens changé, pas seulement comme „objet“ des activités, mais aussi comme leurs „sujet“ („subject“; le problème terminologique est assez compliqué, ici). Comme je pense, il sera nécessaire, dans beaucoup des autres langues européennes, aussi, de constituer un terme alternatif pour une „réalité“ qui n´est aucune „res“, aucune „chose“ réelle, parce qu´elle n´est pas encore (et qui, peut être, ne sera jamais „réalisée“), et qui n´est pas encore comme actuelle, mais qui „est“ en train de „venir“, de „s´approcher“ aux hommes (ou peut-être à un seul homme) pour les (ou lui) appeller dans une forme tout-à-fait non-objective et non-objectivable. La seul „objectivité“ (objektive Wirklichkeit) vient à se „réaliser“ par nos réactions, c´est-à-dire par nos activités (sie wird gewirkt).
Nous avons vu que le problème comment concevoir les valeurs est profondément lié avec le problème d´une compréhension meilleure de la situation de l´homme dans le monde, ou mieux: du monde vrai dans qui nous vivons, nous tous. Nous ne voulons pas „vivre“ dans un monde privé, dans un monde subjectif, dans un monde seulement imaginé ou controuvé. Mais c´est un grand erreur de notre tradition de pensée que le contraire d´un monde seulement imaginé et controuvé est „le“ monde objectif. Il n´y a aucun monde objectif que dans notre pensée, dans nos imaginations. Le monde soi dit „objectif“ est seulement une réduction du monde vrai, il est seulement un monde appauvri, déraciné, déprécié, parce que détaché de son dedans, c´est-à-dire de son avenir et de ses valeurs et de sa valeur. Si on identifie les valeurs apperçues, conçues et réalisées dans une confusion avec les valeurs elle-mˆèmes comme appels ou défis non-objectifs venant de l´abˆìme de l´avenir, on doit les comprendre et iterpréter comme images subjectives,, et on parle de l´homme qui donne le sens et la valeur aux choses qui, elles-mˆèmes, représentent seulemènt une facticité brute sans aucun sens et sans valeur. Les sciences naturelles ont découvri une immense diversité des aspects externels des choses „réelles“ et aussi des modèles conceptuels, des „objets intentionnels“. Aujourd´hui, seulement une découverte du royaume des „choses“ qui „ne sont pas“, qui n´existent pas (encore), mais l´importance de quelles est beaucoup plus grande que des „objets extérieurs“, des objects sans aucun „dedans“, alors seulement cette découverte (ou redécouverte) peut nous faire capable d´être plus sensible, plus ouverts à l´égard de l´avenir vrai, c´est-à-dire de l´avenir qui vient, pas seulement de celle partie de la présence actuelle qui reste du passé.
Etre ouvert à l´égard de l´avenir, c´est être ouvert à l´égard des valeurs. Et cela représent d´être prˆèt pour répondre aux valeurs vraies comme aux appels non objectivés, non réalisé pas encore, appels qui sont inséparable de chaque situation vraie, de chaque situation vue dans la lumière de la vérité. C´est la seule forme vraie de la responsabilité, parce qu´être „responsable“ aux faits bruts, seulement, aux faits sans aucun sens et sans valeur, cela comprend être irresponsable. Mais nous avons fait quelques rémarques, déjà, du fait extraordinairement intéressant qu´il y a beaucoup des „valeurs“ seulement apparentes, beaucoup des valeurs fausses. On comprend la nécessité de poser la question de leur origine. Est-ce que les valeurs fausses, disons: les contre-valeurs, viennent du sein de l´avenir, aussi? Naturellement pas, ou du moin pas seulement, pas directement de l´avenir. Mais cela n´est aucune surprise; tout ce que reste du passé doit être ravivé et médié par ce que vient de venir de l´avenir, ou mieux: par des réactions des hommes à ce que vient, à ce que „veut“ venir. Tout passé s´actualise (devient actuellement présent) dans une façon parasitaire. Le parasitisme des „valeurs“ fausse est spécial: cettes valeurs restent comme éléments abandonnés du passé sous prétexte de venir comme valeurs vraies et après être compris et acceptées, aussi, comme appels véridiques et dignes de foi. C´est pourquoi il ne sont que des appels menteurs, imposteurs. Ce n´est pas encore tragique: avec toutes les activités intellectuelles et avec toute la force morale de la conscience, on peut dévoiler et démasquer les „valeurs“ fausses et parasitaires. Toute culture, toute l´éducation, toute la formation des jeuns gens consiste (ou, au moins, devait consister) d´une connaissance sˆur des plus grands erreurs déjà reconnues dans le passé. Mais il n´y avait pas des erreurs ou fautes isolées, seulement, il y avait aussi des fautes systémiques (et puis des péchés). C´est pourquoi on construit des systèmes religieuses, moraux etc. Ces systèmes impliquent dans tous les cas des „valeurs“ problématiques et fausses, mais observées comme vraies dans le cadre du système concrèt accepté. Toutes les autres fautes et péchés sont imputées aux autres systèmes, aux systèmes „étranges“. Cela est bien connu et représent l´aspect négatif de chaque système.
C´était Hermann Broch qui a appellé notre attention sur le „mal radical“. Selon lui, à part du „mal simple“ (das einfache Böse) et du „mal criminel“ (das verbrecherische Böse) qu´on peut chasser au moin en principe aux autres, étranges systèmes, on doit voir le „mal radical“ qui est inné dans le système et qu´on ne peut jamais extirper de lui. Je ne veux pas réproduire ni ces formulations, ni ses arguments, vous pouvez les trouver pas seulement en allemand mais aussi en français (Création littéraire et connaissance, publié chez Gallimard en 1966) ou en espagnole (Kitsch, vanguardia y el arte por el arte, Tusquets Editor, Barcelona 1970). En 1933, et de nouveau en 1950, après la guerre, Broch écrit sur le système d´imitation des valeurs de l´art vrai purement du dehors avec tant de précision qu´on ne peut distinguer entre l´art vrai et son imitation du point de vue esthétique, seulement. L´„art“ (en guillemets) qui est seulement une imitation artificielle d´un art vraie est mauvais éthiquement: ce n´est pas seulement un art mouvais, c´est le mal. Et puis il applique son idée à toutes les domaines de la vie humaine. L´essence de ce „mal radical“ ne consiste pas dans l´imitation seule mais dans une confusion malhonnˆète du fini et de l´infini: l´infini est abaissé au fini, le fini est pathétisé à l´infini. Le nom propre pour cette confusion est „Kitsch“. Je ne sais pas si une expression adéquate existe en français; le poncif ou la croˆùte n´expriment pas ce qui est nécessaire. Pour Broch, une existence d´un „Kitsch“ de génie est possible. Ce qui est le plus important pour nous, maintenant, c´est la différence entre le fini et l´infini. Nous pouvions dire, nous aussi, que c´est la différence entre toutes nos idées et conceptions et interprétations des valeurs d´un côtè, et les valeurs elles-mˆèmes de l´autre. Broch, il aussi, parle de l´appel (Forderung) de côtè des buts vrais, c´est-à dire infinis, et de l´appel des valeurs finis qui représentent une concrétisation esthétique des but infinis. Si une telle concrétisation devient être pathétisée comme un but infini, alors pour nous une valeur vraie, on peut parler du mal radical.
Une question spéciale nous reste, encore. Nous avons parlé de la vérité, aussi. Est-ce qu´on peut observer et concevoir la vérité comme une des valeurs, ou non? Cela dépend, naturellement, de la conception de vérité. Il y existe une tradition tchèque intéressante d´une conception de la vérité qui n´est pas fondé sur la tradition grecque. C´est une occasion extraordinairement favorable pour un commancement d´ une possible revision des fondements de la pensée européenne. Dans cette tradition qui était enracinée dans la pensée hébra˝ìque la vérité est plus fort, plus puissante que tout parce que tout ce qui existe s´écoule, tout passe et n´est plus, tandis que la vérité vient. Elle vient toujours et elle „est victorieuse pour l´éternité“. C´était une des idées les plus illustres de la première réformation tchèque. Dans notre siècle, on a élaboré quelques unes interprétations philosophiques de cette idée. La plus importante, surtout, était élaboré par Emanuel Rádl que j´ai déjà cité. Il a formulé son idée comme ça: la vérité n´est pas, elle doit être. Mais ce qui doit être est plus „réel“ que ce qui est. Par ce qui doit être, tout ce qui est, est fondé et constitué. (Rádl a écrit une autre formulation très similaire parlant de Dieu.) Cela comprend, si nous l´acceptons, un changement énorme dans notre idée de la vérité. D´après les Grecques, la vérité se règle sur ce qui est; d´après cette conception alternative, ce sont des choses qui se règlent sur ce qui est vrai, c´est-à-dire sur la vérité. Ou plus précisement, elles doivent se régler sur ce qui est vrai. De ce point de vue, la vérité n´est que le seul fondement de toutes les valeurs, et elle est le seul critère, la seul et dernière norme de toutes les valeurs, des valeurs vraies qu´elles sont vraies et des valeurs fausses qu´elles sont fausses. Alors, c´est ma réponse, ma solution du problème de la „valeur des valeurs“: les valeurs sont vraies si elles viennent de l´avenir vrai, c´est-à-dire de l´avenir qui n´est seulement une part persistante du passé. Leur „valeur vraie“ dépand de la vérité comme le seul fondement de tout vrai concrèt et alors de toutes les valeurs vraies. Toutes les „valeurs“ seulement apparante et fausses, pouvait-elles être aussi importantes comme on veut, ne sont qu´imitations des valeurs vraies du dehors, alors imitations seulement phénomenales, imitations de leur seule apparence extérieure, mais sans aucun lien interne à la vérité, au „vrai“.
Mes remarques provisoires qui, sans doute, laissent beacucoup à désirer, ne voulaient plus que souligner la situation insoutenable de la pensée moderne, c´est-à-dire d´après Nietzsche de la pensée nihiliste. L´essence de ce nihilisme consiste en avoir perdu chaque capabilité théorique de concevoir les valeurs vraies et en être concentré totalement et exclusivement aux valeurs „réalisées“ ou bien dans nos idées, ou biens dans nos activités, dans notre vie. Je ne pense pas qu´on peut parler ici du „transcendentalisme“. Le mot „transcendere“ dit ascender et surmonter. Mais acceptant et respectant les valeurs vraies, on ne monte pas, on ne surmont pas ses situations concrètes. Au contraire, on descend, on commence d´être angagé dans la situation, dans le monde pour fair quelque chose, pour réaliser un peut des valeurs vraies, pour les „incarner“ dans une forme jamais définitive par ce qu´elles sont „infinies“ tandis que toute nos réalisations et applications restent finies. Les valeurs vraies sont „réel“, mais pas comme des choses, comme des „res“, comme une „réalité objective“. Mais elles ne sont seulement subjective non plus. Alors nous devons construir et élaborer une nouvelle conceptualité. Provisoirement je voudrai bien parler d´une nécessité d´élaborer une discipline philosophique nouvelle qui pouvait et devait rechercher toute la domaine des „réalités“ qui ne sont pas, qui n´existent pas dans le sens traditionel mais qui ont une importance extraordinaire pour notre vie, pour la vie de tous les hommes. Le terme pas trop fréquenté pour cette discipline philosophique est la „méontologie“. La valeur est un „non-être“, en grecque „TO MÉ ON“. Mais de parler sur des problèmes de la méontologie, c´est une question tout à fait différente. Je vous remercie pour votre patience et pour votre condescendence.
Ladislav Hejdánek, Prague
(Barcelona, 25. 1. 1993)